Le désendettement, un débat mené à reculons quand il devient inévitable

Le débat clé sur le meilleur moyen de réduire l’endettement massif rejaillit à propos de l’Italie après être réapparu en Grèce. On sait qu’il n’y a pas trente-six mille manières d’y parvenir, une forte inflation et une forte croissance étant les préférables. Par défaut, il ne reste que le réaménagement de la dette, et dans les cas ultimes sa restructuration. Mais, longtemps monnaie courante, cette dernière option est devenue un interdit, au nom des intérêts supérieurs du système financier.

Pour couronner le tout, les banques grecques boulet au pied

Sur la pointe des pieds, les dirigeants européens ont organisé la sortie de la Grèce de son 3ème « plan de sauvetage » après avoir salopé le travail et dévasté le pays. Tout cela pour repousser l’échéance inéluctable de la réduction d’une dette proprement insoutenable. Mais l’admettre est incompatible avec la doxa et le déni prévaut une fois de plus, quitte à saluer non sans une forte dose d’hypocrisie le « courage » de grecs à qui ils n’ont laissé d’autre choix.

Simulacre en Grèce afin d’éviter le trop plein

Devant l’accumulation de problèmes, la page grecque devait être impérativement tournée. Point trop n’en faut. Mais c’est à un simulacre que la dernière réunion de l’Eurogroupe nous fait assister, qui consiste pour l’essentiel à repousser de dix ans, en 2032, le moment où les grecs devront rembourser les prêts européens. Les négociations finales ont été ardues, mais elles ont finalement abouti, car c’est à ce prix que la page pouvait être affichée comme tournée.